AC/DC a écrit une partie de l'histoire du rock'n'roll. Depuis 1973, le groupe d'origine australienne déverse un rock surpuissant teinté de blues. Précurseur emblématique du Hard Rock, le groupe a pourtant survécu à toutes les modes, à toutes les attaques et même à la mort de Bon Scott, son premier chanteur. Toute l'efficacité et l'énergie d'AC/DC sont résumées par l'image d'Angus Young jouant frénétiquement de la guitare habillé de son uniforme d'écolier.
Dans la banlieue de Sydney en 1973, le jeune guitariste Malcolm Young, originaire d'une famille très musicienne, monte son propre groupe de rock. Il ne tarde pas à y incorporer son petit frère Angus, qui semble devenir complètement fou lorsqu'il joue de la guitare. A l'époque, Angus se jette sur sa guitare à la sortie des cours sans même quitter son uniforme d'écolier. C'est sa soeur qui lui suggère de le garder sur scène. L'écolier survolté devient rapidement l'icône du groupe. En 1974, le charismatique Bon Scott remplace "le type qui leur servait de chanteur".
Le nom AC/DC, suggéré par la soeur des deux frangins, est l'acronyme d'Alternative Current/Direct Current (Courant continu/Courant alternatif, ça veut aussi dire "à voile et à vapeur" en argot...).
Déjà très abouti, cet album donne le ton pour toute une carrière. La rythmique, la guitare et la voix de Bon s'entendent déjà extrêmement bien. On trouve sur ce disque Love Song, la seule balade jamais composée par le groupe, qui fait définitivement regretter qu'il ne s'y soit plus jamais essayé. En dehors de cette chanson, la plus étonnante est certainement le rock pop You Ain't Got A Hold On Me.
Avec TNT, la notoriété déjà importante du groupe en autralie va exploser. Cet album accouche de chansons devenues mythiques comme It's A Long Way To The Top (If You Wanna Rock'n'Roll), The Jack, TNT...
La réputation d'AC/DC est déjà sulfureuse grâce à des prestations live endiablées.
Il s'agit là du High Voltage européen qui se trouve être une compilation de titres provenant des deux premiers albums australiens High Voltage et TNT (oui, il faut suivre).
Le style "physique" du groupe s'affirme encore un peu plus. Que se soit sur l'excellent blues Ride On ou sur les survoltés Problem Child et Dirty Deeds Done Dirt Cheap, on ne peut s'empêcher de marquer le rythme. Ce sentiment deviendra la marque de fabrique d'AC/DC et contamine pour la première fois même les réfractaires au Hard Rock.
La version européenne de Dirty deeds. diffère de l'australienne par l'absence de R.I.P. (Rock In Peace) et de Jailbreak, remplacés par Rocker (paru sur T.N.T.) et Love At First Feel (inédit)
Seulement huit titres suffisent à cet album pour tout écraser sur son passage. Bon Scoot confirme la dimension d'AC/DC en réécrivant l'histoire "biblique" du rock sur Let There Be Rock, en narrant ses histoires de cul sur Whole Lotta Rosie ou en chantant Hell Ain't A Bad Place To Be.
La production brute s'accorde parfaitement.
Bizarrement, le très bluesy Crabsody in Blue est remplacé par Problem Child (déjà présent sur Dirty deeds.) dans les versions non australiennes.
AC/DC fait ici preuve d'une maîtrise destinée à exploser sur Highway to Hell. L'énergie et le blues sont omniprésents. Tous les titres se tiennent, peut-être même trop, puisqu'il n'y a pas vraiment de morceaux phares dans cet album, pourtant excellent.
Ce live fait référence dans l'histoire du rock. AC/DC a toujours été un boule d'énergie sur scène, ce disque l'a parfaitement capté. La voie enfumée de Bon Scott, la guitare électrisante d'Angus, la rythmique déchaînée, le public toute la grande époque du rock est résumée en une galette. De plus, les titres choisis auraient sans problème pu faire l'objet d'un Best Of.
Dés les premières secondes de ce disque, les notes géniales et dépouillées de Highway to Hell se meuvent dans un air chargé d'électricité, forçant tout auditeur à remuer la tête frénétiquement. La crise d'épilepsie ne s'arrête que 40 minutes plus tard. Car au-delà de l'emblématique Highway to Hell c'est tout l'album qui retentit comme un coup de tonnerre. Touch too much, Shot Down In Flames, Get It Hot et surtout If You Want Blood (You've Got It) sonnent comme une démonstration clouant l'auditoire sur place. La fin de l'album se rapproche encore une fois du blues en une même efficacité.
Les excès de Bon Scott lui coûtent la vie à 33 ans. Son corps est retrouvé un lendemain de cuite dans une voiture près de Londres. Aussi tragiques qu'elles soient, les circonstances de sa mort font partie de sa légende en plein coma éthylique, c'est son propre vomi qui l'asphyxia.
Tout le monde le savait excessif, mais personne ne pensait le voir mourir si tôt. Le choc est immense. Les autres membres du groupe, après quelques semaines passées dans le coton, décident de continuer. Ils se lancent donc dans la pénible quête d'un nouveau chanteur. Mais qui pouvait bien remplacer Bon Il était bien plus qu'un chanteur, il était à lui tout seul une bonne partie d'AC/DC.
Parmi toutes les lettres reçues par les membres restants, l'une attire leur attention sur un fan écossais d'AC/DC. Le gaillard se serait fait remarquer par Bon Scott lui-même, alors que ce dernier jouait avec son groupe de l'époque (Fraternity) en première partie de Geordie où Brian Johnson, c'est son nom, officiait comme chanteur. Un essai est organisé à Londres. Très vite, le courant passe. C'est Brian Johnson qui aura la lourde tache de remplacer Bon Scott.
Seulement cinq mois après la mort de Bon Scott, AC/DC délivre l'un des plus grands albums de l'histoire du Rock Incroyable renaissance pour un groupe dont on se demandait comment il allait pouvoir survivre.
Dés l'ouverture, les cloches de Hells bells sonnent le deuil et se mélangent aux accords transcendants d'Angus. Puis arrive la voix de Brian Johnson, prenant brillamment la relève dans un style proche de celui de Bon Scott, plus aigu, mais tout aussi charismatique. Le groupe se transcende et surpasse ce qu'il a fait de mieux avec des titres comme Back In Black et You Shook ll Night Long, l'un des morceaux les plus entraînants jamais écrit (accompagné de l'un des clips les plus génialement débiles de l'histoire).
Le morceau qui donne son nom à l'album est devenu un classique, joué à la fin de tous les concerts sur fond de canons sonnant la gloire du rock'n'roll. En dehors de ce titre, de C.O.D et de Let's Get It Up, le niveau redescend par rapport à Back in Black. La production est impeccable, Brian Johnson prend une aisance impressionnante, mais les compositions se font, certes entraînantes, mais moins marquantes.
AC/DC continue de refroidir. Aucun morceau ne sort du lot. C'est comme si le groupe s'était vidé pour survivre à la mort de Bon Scott et sortir si vite Back in Black.
Rien de nouveau ici, 74' Jailbreack est une compilation de seulement 5 titres, inédits en dehors de l'Australie, datant de l'époque Bon Scott. Il s'agit de quatre (très bons) titres provenant de High Voltage (version australienne), et de Jailbreak uniquement paru sur Dirty deeds. en Australie.
Le groupe commence à retrouver la recette... du moins sur certains titres (Shake your foundations, Danger, Sink the pink).
Cela aurait pu les relancer, mais l'arrestation en Californie du serial killer Richard Ramirez assombrit leur réputation. En effet, "Night Stalker" était fan d'AC/DC et certains croient reconnaître dans la chanson Night Prowler (sur Highway To Hell) le mode d'emploi des meurtres. Aussi ridicule que ce soit, ça suffit aux médias pour crucifier le groupe
Ce disque est en fait le B.O. du film Maximum Overdrive de Stephen King. Pour l'occasion le groupe enregistre 3 titres inédits l'excellent Who Made Who et deux morceaux instrumentaux (D.T. et Chase the Ace). Les 6 autres titres sont choisis par Stephen King lui-même. En bon fan, il réalise un vrai mini Best Of
AC/DC remonte la pente. Blow up your video ne contient toujours pas d'hymne, mais comme sur Fly on the wall, beaucoup de titres méritent d'être écoutés (That's The Way I Wanna Rock'n'Roll, Nick Of Time et surtout Ruff Stuff).
Enfin la renaissance Ouvrant sur le psychédélisme Thunderstruck, enchaînant sur des chansons comme Money talks, Are you ready, Lets make it, Razor's edge est équilibré, aucun titre n'y dénote. AC/DC redonne enfin envie de bouger la tête frénétiquement tout au long d'un album. La production est, de plus, très réussie, très agréable.
AC/DC se relève sans même avoir besoin de se renouveler
Voilà un double CD live... et quel live Enregistré à Donnington en 91, c'est du rock à l'état pur. Les bombes fraîchement sorties sur Razor's edge cohabitent naturellement avec celles de l'époque Bon Scott. Toute la formation est excellente, communie avec le public et envoie son rock vers le ciel. Angus, toujours aussi dingue, taille ses riffs de guitare directement dans le roc(k). Les morceaux choisis sont les meilleursun véritable Best Of live.
La chanson d'ouverture, Hard As A Rock, est l'une des toutes meilleures du groupe et la suite ne déçoit pas On sent le groupe vieillir, bien vieillir Les morceaux blues et bruts s'enchaînent, les riffs de guitares s'entrechoquent, la voix de Brian Johnson déchire l'air et la rythmique est toujours d'aussi haut niveau. L'ensemble paraît indestructible, "dur comme la pierre".
S'il fallait une preuve en ce milieu d'année 90 que rock n'est pas mort, la voilà.
Encouragé par les fans, ce coffret hommage à Bon Scott comporte 5 CD. Le premier est le fameux Live From The Atlantic Studios datant de fin 77. Le deux et troisième contiennent la bande-son du film Let There Be Rock, concert survolté enregistré à Paris en 1980. Le quatrième, Volts, propose des raretés comme la première version de Touch Too Much ou une exceptionnelle version live de Sin City. Enfin, le cinquième CD est une version remasterisée de Back In Black.
AC/DC est définitivement le plus grand groupe de rock au monde. Comment, après presque 30 ans de carrière, peut-il faire une musique aussi brute en restant crédible La magie opère plus que jamais sur Stiff Upper Lip. Le rock des Australo-Écossais se fait de plus en plus lourd, gras, rythmé par le blues, sous la voix de Brian Johnson affûtée à coup de whisky et de cigarettes. Le tout résumé dans Can't stop rock'n'roll ou Satellite Blues. Je n'en cite pas d'autres, sinon, il faudra toutes les faire. ;)
On peut regretter qu'il n'y ait pas d'hymne sur ce disque, mais l'ensemble est d'un tel niveau qu'on s'en passe aisément.
Note J'ai pas eu le courage de détailler les changements de batteurs et de producteurs à chaque album (d'autres l'ont fait, c'est pas dur à trouver ;).
Sachez quand même que Cliff Williams tient la basse depuis 77 (en remplacement de Mark Evans).